19 avril 2024

Mon père ne m’a pas voulue

Une exploration du Travail de Byron Katie

Partagez cette actualité :

Depuis quelques semaines je participe à un cours dans lequel nous travaillons sur nos croyances concernant le père.

L’intitulé 1 de ma feuille de Travail actuelle est : mon père ne pas voulue.

Mon père s’est suicidé quand j’avais 15 ans et un jour ma tante (sa belle-soeur), me dit qu’il ne m’a pas voulue.

Au fil des semaines, j’ai investigué mes pensées.

Je vous partage ici les découvertes du point 5 de la FDT, les jugements : mon père est faible, il n’est pas aimant, c’est un lâcheur, il n’est pas responsable.

Durant l’investigation j’ai découvert avec émerveillement et gratitude la responsabilité de mon père et à quel point il était en fait aimant quand il disait (pour autant qu’il l’ait dit) ne pas vouloir d’autres enfants. Je vois un homme courageux, fort et non pas faible, qui sent ses limites, qui connait sa souffrance et qui a déjà pensé se suicider.

Il est déjà père d’une petite fille (ma soeur) d’un an. Je peux voir que c’est probablement trop pour lui. Il est conscient, proche de lui-même et de cet enfant qu’il ne peut pas envisager assumer.

Ces découvertes me connectent très intimement à mon père. Je suis capable de ressentir de l’amour pour lui, beaucoup de respect et de gratitude. Il est aimant. Aimant à l’égard de cet enfant à venir peut-être qu’il ne pourrait probablement pas assumer pleinement.

Je découvre encore qu’au moment où j’entends qu’il ne m’a pas voulue, je crois qu’il s’agit de moi, la Murièle incarnée, vivante, adolescente devenue femme qui a « manqué d’un père ».

Aujourd’hui, je remarque qu’il n’a jamais été question de moi. Je n’existais pas encore. « J »‘étais un projet, un désir pour ma mère, une peur pour mon père. Peut-être un désir aussi, puisque je suis là … En aucun cas il ne s’agit de « moi ».

Quelle joie !

Pour les personnes nouvelles dans le Travail, le processus consiste en l’identification d’une pensées stressante dans une situation donnée. Dans un second temps, en s’accompagnant par l’écrit (ça aide à contenir le mental), ou avec le soutien d’un.e facilitateur.trice, je me pose les 4 questions du Travail.

Mon premier énoncé était :

Il ne m’a pas voulue.

Je m’ancre dans la situation et les 4 questions sont posées. L’une après l’autre. Je prends le temps de méditer sur les questions et j’écoute les réponses.

Il ne m’a pas voulue

1. Est-ce vrai ? La réponse est un simple oui ou un simple non

2. Si ma réponse est oui : Puis-je absolument savoir que c’est vrai ? Oui / non

3. Que se passe-t-il ? Comment je réagis quand je crois à cette pensée ?

4. Qui/que serais-je sans la pensée ?

Durant les retournements, j’explore la pensée initiale sous d’autres angles. Dans ma situation, voici ce qu’il m’est venu.

Vers moi : Je ne me suis pas voulue

Vers l’autre : Je ne l’ai pas voulu

A l’opposé : Il m’a voulue

Avec l’antonyme : Il ne m’a pas rejetée

Après chaque retournement, je me pose dans la situation et je laisse venir les exemples, en quoi cela peut être aussi vrai et parfois plus vrai.