J’ai réalisé durant l’été que j’aspire à vivre ma vie comme un ciel sans nuage.
Alors, quand les nuages, la pluie, les éclairs parfois, surviennent, quelque chose en moi lutte avec violence.
Voici dès lors deux ciels d’orage qui s’affrontent; La réalité et le rapport que j’entretiens avec la réalité.
Pourtant, que les lumières sont belles dans un ciel chargé, que les contrastes sont inspirants.
Lorsque mon ciel s’assombrit ou se couvre, je suis dans une profonde insécurité et je lutte.
J’ai découvert à quel point cette lutte est épuisante et m’éloigne de l’observation que le temps est toujours changeant, que les nuages dans le ciel sont toujours en mouvement, que rien, jamais, ne se fige.
C’est sans doute cela qui m’effraie :
- L’impermanence,
- La transformation,
- Le non savoir de ce qui va advenir,
- La peur de disparaître, de ne plus être.
S’en vient alors l’attente immense d’être rassurée, de retrouver du confort et de la joie intérieure, avec la croyance que la solution viendra de l’extérieur.
Ça s’accroche à ce qui semble rassurer.
Des plans dans le futur sont faits, pour contenir la peur.
Et ça marche!
Ils rassurent quelques temps.
Ils donnent un contenant.
Ils apportent l’illusion de la sécurité.
Je remarque cet été que les plans qui s’élaborent lorsque mon ciel est rempli de nuages, m’éloignent d’un OUI qui aspire à l’expansion. Ce OUI à ce qui advient plutôt qu’un OUI à ce que je veux ou crois vouloir.
Des semaines et des semaines de vacances, avec peu de projets, de perspectives.
Cette situation génère des pensées récurrentes telles que : je suis seule, sans famille, je ne suis pas invitée par des ami.es, je veux voir ma fille …
Le flot d’histoires est incessant et envahissant : sensations douloureuses, angoisse, images du passé, du futur, regrets, comparaison … me prennent beaucoup d’énergie.
J’ai pu m’accompagner dans ces errances douloureuses et demander à être accueillies par mes ami.es.
Elles et ils m’ont ouvert leur porte.
Je remarque combien cela m’a rassurée et les remercie pour leur générosité.
Je remarque aussi que la tentative de contrer les nuages m’empêche de remarquer qu’ils se transforment en tous les cas.
La réalité ne me demande pas mon avis.
Je n’ai pas de prise là-dessus.
En m’accompagnant dans cette traversée et en demandant de l’aide, j’ai rencontré une part de moi qui aspire à l’abandon total.
Quelle joie à éprouver cette paix retrouvée dans l’abandon.
Rien n’a changé à l’extérieur.
Le ciel est toujours changeant dans ce présent en perpétuels fin et recommencement.
Cela s’est adoucit en moi et je découvre la joie et le privilège de ne pas savoir ce que je vais faire ensuite.
J’expérimente avec délice des moments précieux de solitude ainsi que la joie à être entourée.
Cette confiance est là après avoir été masquée, pour un temps, par des nuages.
Aujourd’hui, je les remercie d’exister et de m’éclairer.
Ils me montrent le chemin.
Tour à tour accompagnée de silence, de méditation, d’investigation des pensées stressantes avec le Travail de Byron Katie, de moments de coaching, je me sens bénie par la vie.
Je me souhaite de pouvoir regarder avec douceur le prochain orage, peut-être disponible à le traverser.
Je me souhaite d’accueillir le NON qui pourrait également se produire.
Le futur n’existe pas autrement que dans le mental qui le crée inlassablement.
Quelle chance.
Il me permet de goûter pleinement à cet instant.